STOEWER type R 180 W Spezial

Posted in : vehicules on by : Comments: 0

En 2015, le hasard et la chance ont fait croiser mon chemin de jeune collectionneur avec celui d’un engin assez atypique : un STOEWER, né en Avril 1939, type R 180 W Spezial, dont environ 800 exemplaires ont été construits à Stettin, en Allemagne .

La mécanique ne fait pas dans la simplicité : c’est un 4 x 4 permanent, moteur à carter sec, 1ère vitesse lente, boîte transfert intégrée sans différentiel central, 4 roues directrices optionnelles, suspension indépendante à 4 bras doubles, freinage à câbles, graissage centralisé « Monocoup », ponts Av & Ar autobloquants. Il n’a rien à envier aux 4 x 4 actuels… Et c’est un cabriolet !

D’après les indications retrouvées,

il a dû faire carrière au sein de la 6ème Panzer Division (11 ème régiment blindé), comme PKW : véhicule de transport de personnel. Il aurait donc participé aux campagnes de Pologne 1939 ; France 1940 –traversée de la Meuse à Monthermé le 15 Mai- ; Opération Barbarossa en Juin 1941, puis la Russie de long en large : Koursk, Stalingrad, … jusqu’en 1945 et retour en Prusse. Après toutes ces péripéties, il va survivre après-guerre, modifié en berline de chasse, carrosserie tôlée, sièges en fourrure, chauffage, calandre & poignées chromées !, quelque part dans la région de Poznan, en Pologne .

Il se retrouve en France dans les années 2000, où il subit un démontage total et un début de restauration en Normandie.

C’est ainsi qu’il parvient entre mes mains, grâce à l’aide d’un Ami précieux, membre de club H.V.C.A., qui ne ménage pas sa peine pour que la transaction se réalise, à ma grande joie, en Juillet 2015. Plusieurs voyages sont nécessaires :

le véhicule est complètement en pièces, l’état mécanique incertain, les tôles de l’avant sont là jusqu’au tablier mais la caisse entière et l’intérieur ont disparu, l’équipement électrique n’est plus d’origine, la planche de bord très incomplète, a durement vécu la période civile, les roues et pneus sont « made in Poland »… Seules les 4 portières subsistent de même que la plaque constructeur heureusement retrouvée, conforme au n° de châssis. De plus, des pièces rénovées sont fournies : pare-brise, réservoir de carburant, arceaux, bois de sièges neufs…

La chasse aux pièces manquantes peut commencer, en même temps que la reprise de restauration ; des indices prouvent que l’engin, après accident à l’avant gauche, guerre ou autre ?…, a été réparé mais le passage au marbre révèle un gros défaut d’alignement du châssis. Près de 120 heures sont consacrées à la remise d’aplomb de celui-ci.

Début 2016, pendant qu’on rénove la suspension, l’étape suivante est en préparation : réalisation d’une boiserie neuve par un docteur renommé « Normandie Stoewer ».

Suite Histoire Stoewer

Hiver 2015/2016, avant de fabriquer la boiserie, il faut réaliser une nouvelle plate-forme au modèle. Celle d’origine,

en trop mauvais état, est désassemblée du soubassement riveté en cornière galbée qui, lui, sera remonté avec la neuve .

En Janvier, on livre le tout chez le menuisier qui, avec ses plans, va nous réaliser une boiserie conforme.

Au démontage, le pivot de renvoi AR de direction est trouvé cassé… On le fait ressouder mais ce n’est pas droit ! En avant, chez le tourneur avec le second pivot en modèle, pour en fabriquer un neuf. Il manquera des aiguilles, perdues dans le transport, on en trouvera après…

En Avril, on récupère sur un vieux tracteur STEYR, un démarreur et une dynamo qui s’adaptent sans modifications.


Pendant ce temps, on travaille à rénover les suspensions : les anciens silent-blocs ôtés, de nouveaux axes, écrous, rondelles et clavettes sont usinés et montés avec des silent-blocs neufs.
On peut maintenant remonter en place les bras supérieurs et inférieurs.
Entre deux, les ponts sont révisés et reprennent leur place sur le châssis

et on met en peinture diverses pièces préparées : ressorts, tôles de plancher, etc.

En Juillet, un coup de fil positif et on va récupérer la boiserie neuve

, assemblée à la plate-forme : excellent boulot l’Ami !

En Août, un copain nous trouve un phare du côté de Vimoutiers.

Puis, une « balade » à la bourse de Mannheim, mais qui n’est pas très productive : un bouchon de radiateur et qqs bricoles : voyants de tableau, attaches d’outils….

En Novembre, l’élan qui nous guidait sur les suspensions est un peu entamé : les axes de moyeux sont hors-cote, ainsi que les bagues bronze ! Il en faut des neufs… On repart voir le tourneur !

En Janvier 2017, trouvé en Russie (merci Ebay) un 2ème phare, coque HS mais avec son support ! Reste à trouver un verre plat bien marqué et un 2ème support.

Prochaine étape : dès qu’on peut, installer les ressorts et moyeux, puis poser le châssis sur des roues provisoires. Sans oublier de réinstaller la direction, pour déplacer la bête autrement qu’à 8 bras d’homme. C’est lourd ce machin ! Ensuite rénover les 4 cardans de roues, bien malades

et réunir tous les bouts présents et manquants du système Monocoup

pour refaire intégralement le graissage centralisé et fonctionnel ! Merci à Robert de son expérience !

Cà avance doucement mais sûrement…

A suivre !

Geoffrey/Secrétaire-Adjoint H.V.C.A.